Premier groupe de percussions 100% afro de Salvador, à l’origine du « samba-reggae », le groupe Ilê Aiyê a révolutionné la musique bahianaise et « ré-africanisé » son carnaval. Une formation mythique devenue une source d’inspiration pour de nombreuses personnalités afro-descendantes au Brésil, comme ses parrains Gilberto Gil, Margareth Menezes et Carlinhos Brown. Au début des années 1970, l’initiative de Vovô et Apolônio, deux jeunes du quartier Curuzu-Liberdade, s’inscrit dans une volonté de renaissance afro-brésilienne, qui répond au Black Power américain. Les idoles se nomment James Brown ou Bob Marley et il leur apparaît urgent de réaffirmer la conscience noire, au travers de manifestations culturelles telles que le candomblé, l’afoxé (son versant musical), la capoeira…trop longtemps réduites au silence par les autorités blanches.

De l’enregistrement d’un de leurs titres par Gilberto Gil (sur l’album « Refavela »), à la chanson de Caetano Veloso qui leur rend hommage, la notoriété prodigieuse d’Ilê Aiyê s’est accrue au fil du temps. Cinq décennies après ses débuts, la formation, forte de ses 3 000 adhérents, est aujourd’hui considérée comme un «patrimoine culturel de l’humanité» et continue d’être une source d’inspiration pour la diaspora et les nouvelles générations.