






Le forum des Droits de l'Homme d'Essaouira

Le Forum des droits de l’homme du Festival
Les 23 et 24 juin 2023, de 09h30 à 13h30
Hôtel Atlas Essaouira & Spa « Salle La Caravelle »
Conformément à une tradition entamée en 2012, le Forum des droits de l’Homme du Festival invite à chaque édition des chercheurs, des acteurs politiques, associatifs et culturels de premier plan à discuter deux matinées durant d’une thématique particulière. Parallèlement aux différents spectacles et soirées musicales, le Forum offre ainsi au public un espace de liberté qui illustre une autre dimension de la philosophie du Festival qui a fait de la rencontre entre la musique Gnaoua, une tradition multiséculaire, et les musiques du monde, sa mission. Cette année le thème du forum est « Identités et Appartenances ». Un sujet brûlant d’actualité dans un monde traversé par les crispations identitaires et le refus de l’altérité. Jamais auparavant en effet les débats identitaires n’ont autant occupé le devant de la scène. Les mouvements identitaires et nationalistes ont rarement eu autant de popularité, en Europe ou en Amérique notamment. Mais pas uniquement.
Comment expliquer ce phénomène et de quoi est-il le nom ? Jusqu’où peuvent mener ces crispations identitaires ?
Les intervenants
Hisham Aidi
Politologue et documentariste - Etats-Unis/Maroc
Bouchera Azzouz
Réalisatrice et essayiste - France/Maroc
Ali Benmakhlouf
Professeur à l’Université Mohammed VI Polytechnique, directeur du Center for African Studies - France/Maroc
Raja Ben Slama
Professeure spécialiste de la civilisation arabe et psychanalyst - Tunisie
Professeur - Historien Collège de France - France
Aomar Boum
Professeur d’anthropologie et d’histoire à UCLA Etats-Unis/Maroc
Nadia Bouras
Historienne – auteure et professeure experte en migration et intégration des Marocains aux Pays-Bas - Pays-Bas/Maroc
Yasmine Chami
Historienne, anthropologue et romancière - Maroc
Sociologue, Maître de conférences en sociologie à l’Université Aix Marseille - Chercheur au Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail - France/Maroc
Musicien - Argentine
Ilham Kadri
Présidente Directrice Générale de Solvay - Belgique/Maroc
Yacouba Konaté
Professeur et auteur, Université Félix Houphouët-Boigny Côte d’Ivoire
Fouad Laroui
Écrivain - Maroc
Marco Martiniello
Directeur de Recherches au Fonds National de la Recherche Scientifique (FRS-FNRS) et directeur du CEdEM (Centre d’Etudes de l’Ethnicité et des Migrations) à l’université de Liège - Belgique
Fadila Mehal
Présidente fondatrice des Marianne de la diversité, Viceprésidente de l’Institut Robert Schuman, Élue de Paris France/Algérie
Hassan Rachik
Anthropologue, Professeur à l’Université Polytechnique Mohammed VI, Rabat - Maroc
Mohamed Sghir Janjar
Docteur en anthropologie - Maroc
Mohamed Tozy
Professeur à Sciences Po - Maroc
Robert Wisdom
Acteur - Etats-Unis
PROGRAMME
Hôtel Atlas Essaouira & Spa « Salle La Caravelle »
9h30 : | Accueil des participants Ouverture : • Neila Tazi • Driss El Yazami |
|
|
10h00 - 11h00 : | Première séance Identités et appartenances Que nous disent l’histoire et la philosophie ? Un dialogue entre Patrick Boucheron et Ali Benmakhlouf Modéré par Mohamed Sghir Janjar Séance questions réponses |
11h15 - 12h00 : | Deuxième séance Crispations identitaires, un mal universel ? La méfiance vis-à-vis de l’étranger/immigré semble se développer un peu partout, mais elle est loin d’être la seule forme de refus de l’altérité. Ces dernières décennies, le rejet de l’autre s’étend aussi au compatriote ou au voisin, qui furent tous deux longtemps acceptés. Comment expliquer ces différentes formes de défiance ? Touchent-elles toutes les sociétés et quels en sont les principaux argumentaires ? Avec Yasmine Chami , Yacouba Konaté, Ilham Kadri, Hisham Aïdi Séance questions réponses |
|
|
12:30 : | Grand témoin : André Azoulay Séance questions réponses |
Hôtel Atlas Essaouira & Spa « Salle La Caravelle »
9h30 : | Accueil des participants |
|
|
10h00 - 10h45 : | Troisième séance Identités sereines et universalisme fraternel Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la communauté internationale a essayé de diverses manières d’élaborer un horizon humain commun par le développement du droit international (notamment en matière de droits de l’Homme) et de nombreuses institutions multilatérales internationales et régionales. Y-a-t-il dans notre monde d’aujourd’hui des dynamiques identitaires non mortifères ? Le cadre international existant est-il suffisant pour contenir les crises actuelles au sein des sociétés et entre les pays ? Avec Hassan Rachik, Mustapha El Miri, Raja Ben Slama Séance questions réponses |
11h00 - 11h45 : | Quatrième séance Migrations et mobilités humaines : dynamiques et effets Alors qu’elles ne constituent que 3% de la population mondiale, les migrations humaines suscitent dans de très nombreuses sociétés craintes et rejet. L’image véhiculée d’un Nord assiégé par « les foules » du Sud est construite par des groupes politiques et ignore les diverses formes des mobilités humaines, dont les flux sud/sud bien plus importants que les flux sud/nord. Quelles sont les principales dynamiques migratoires et quels sont leurs effets durables sur les sociétés du Nord et du Sud ? Avec Marco Martiniello, Nadia Bouras, Bouchera Azzouz, Minino Garay Séance questions réponses |
|
|
12h00-13h00 : | Cinquième séance Individus, communautés et nations : un besoin d’identité ? L’attachement à un ensemble de valeurs et de marqueurs culturels et spirituels ne signifie pas d’emblée non acceptation des autres. Pour les individus comme pour les groupes, un tel attachement semble à la fois incontournable et nécessaire et ne débouche pas fatalement sur l’enfermement et le rejet. Mais quand un tel rejet se produit, que nous dit-il des sociétés et du monde d’aujourd’hui ? Avec Fouad Laroui, Aomar Boum, Robert Wisdom, Fadila Mehal, Mohamed Tozy Séance questions réponses Clôture : Driss El Yazami |
BIOGRAPHIES
Hisham Aïdi (Etats-Unis/Maroc)
Politologue et documentariste
Hisham Aïdi est politologue et documentariste. Il enseigne à l’Ecole des relations internationales à Columbia University à New York. Il a travaillé comme consultant et speechwriter pour le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur le développement économique, les mouvements sociaux et la politique culturelle. Son dernier livre Rebel Music a remporté l’American Book Award en 2015. Il est également le réalisateur du documentaire « Mille et une nuits berbères », sur la migration marocaine et la musique aux États-Unis qui sera diffus é sur la chaîne marocaine 2M en septembre.
Bouchera Azzouz (France/Maroc)
Réalisatrice et essayiste
Bouchera Azzouz est une réalisatrice et essayiste originaire de Bobigny, en Seine Saint-Denis. à travers ses films, elle propose une relecture in édite de l’histoire croisée de l’immigration et des quartiers populaires, par un prisme exclusivement féminin et pluriel. Rétablir le récit du féminin, en ne dissociant jamais immigration et (in fine) la question sociale, ouvre une nouvelle perspective pour aborder les processus d’intégration, mais aussi les questions d’identité, de citoyenneté, autant que les luttes systémiques pour l’égalité et l’émancipation. Cette approche empirique a donné lieu au fondement de la pensée du « féminisme populaire », dont on retrouve l’analyse dans la trilogie de documentaires diffusés sur France 2 Nos Mères Nos Daronnes, On nous appelait beurettes, Meufs de [LA] Cité. 3 films, pour 3 générations de femmes et une idée triviale, les femmes sont porteuses de dynamiques émancipatrices puissantes, et à l’origine des évolutions majeures tant dans les modus vivendi que dans la société.
Patrick Boucheron (France)
Professeur - Historien Collège de France
Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, y est titulaire de la chaire « Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIII e -XVI e siècle ». Spécialiste de l’Italie médiévale, il s’est aussi intéressé à l’écriture et à l’épistémologie de l’histoire, et défend les usages publics de sa discipline, en proposant notamment des émissions sur Arte ou France Inter. Sa leçon inaugurale, Ce que peut l’histoire (2015), a été traduite en arabe aux éditions « En toutes lettres » en 2018 et le livre qu’il avait dirigé en 2009, Histoire du monde au XVe siècle, a également été traduit en arabe au Maroc en 2022 par la Fondation du Roi Abdul-Aziz Al Saoud.
Aomar Boum (Etats-Unis/Maroc)
Professeur d’anthropologie et d’histoire à UCLA
Aomar Boum est professeur d’anthropologie et d’histoire à UCLA. Il occupe la Chaire Maurice Amado d’études séfarades et codirige le programme d’études juives marocaines. Natif de l’oasis de Lamhamid à Tata, Boum s’intéresse à la place des minorités religieuses telles que les juifs, les bahaïs, les chiites et les chrétiens dans les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord après l’indépendance. Il est l’auteur de dix livres—dont Memories of Absence: How Muslims Remember Jews in Morocco-et plus de 140 articles, entre autres projets. Parmi ses récentes publications, on peut citer Wartime North Africa : A Documentary History, 1934-1950 (en collaboration avec Sarah Stein) et Undesirables: A Holocaust Journey through North Africa (avec l’artiste Nadjib Berber). Boum prépare actuellement un livre-manuscrit au titre de Morocco and the Holocaust: The Story of Mohammed V Saving Jews during WWII, 1940-2022 (en collaboration avec Daniel Schroeter).
Mustapha El Miri (France/Maroc)
Sociologue, Maître de conférences en sociologie à l’Université Aix Marseille Chercheur au Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail
Mustapha El Miri est Maître de conférences en sociologie à l’Université d’Aix-Marseille et chercheur au Laboratoire d’économie et de sociologie du travail. Ses recherches portent sur la sociologie des migrations et du racisme, les politiques sociales, la sociologie économique, la sociologie de l’État, la sociologie de la mondialisation et la sociologie politique. Il a publié de nombreux articles et ouvrages dont le dernier en collaboration avec Delphine Mercier et Kamel Dorai s’intitule : Comment l’Europe a sous-traité l’enclavement des réfugiés syriens au Moyen-Orient. Il dirige actuellement un groupe de recherche international, MIJMA, sur la question des mineurs et jeunes africains qui migrent vers l’Europe.
Minino Garay (Argentine)
Musicien
Figure d’une musique inclassable et éclectique, génie du rythme, Minino Garay est un musicien à l’esprit foisonnant et curieux, élevé dans l’environnement de la musique populaire argentine. L’artiste ne cesse de puiser dans ses origines pour les confronter à d’autres genres et traditions rythmiques diverses. Un sens inné de la fusion qui lui a permis de partager la scène avec de grands noms de la musique tels que Mercedes Sosa, Jaime Torres, Jairo, Chango Farias Gómez, Los Coplanacu, Kevin Johansen, Ibrahim Maalouf, Magic Malik, Richard Bona, Richard Galliano, Daniel Mille, Jackie Terrason, entre autres. Depuis son tout premier album « Minino Garay y los tambores del Sur » en 1999, et sa découverte du spoken word, mouvement poétique engagé du New York de la fin des années soixante à l’origine du slam, Minino Garay, l’a naturellement combinée avec ses influences imprégnées par l’esprit du tango. En 2022, il y consacre un album entier « Speaking tango» dans lequel il fait danser les mots en les mettant en valeur, avec une musique plus contemporaine.
Fouad Laroui (Maroc)
Écrivain
Fouad Laroui est ingénieur des Ponts et Chaussées, titulaire d’un DEA en sciences et techniques minières et docteur en sciences économiques. Il est également romancier, poète et critique littéraire. Il a enseigné l’économie à Cambridge, York et Saint-Quentin-en-Yvelines, puis les sciences de l’environnement à la ‘Vrije Universiteit’ puis la littérature à l’université d’Amsterdam. Il enseigne aujourd’hui la philosophie des sciences à l’UM6P. Il poursuit parallèlement une carrière littéraire variée, en plusieurs langues. Il a reçu le prix Goncourt de la nouvelle en 2013 et la Grande médaille de l’Académie française en 2014. Il est chevalier des Arts et Lettres de la République française et chevalier dans l’Ordre du Trône (Maroc). En 2019, il a été nommé membre de la CSMD (Commission Spéciale du Modèle de Développement) par le Roi du Maroc, Sa Majesté Mohammed VI.
Marco Martiniello (Belgique)
Directeur de recherches au Fonds National de la Recherche Scientifique (FRS-F NRS) et directeur du CEdEM (Centre d’Etudes de l’Ethnicité et des Migrations) à l’université de Liège
Marco Martiniello est directeur de recherches au Fonds National de la Recherche Scientifique (FRS-FNRS) et directeur du CEDEM (Centre d’études de l’ethnicité et des migrations) à l’Université de Liège où il enseigne la sociologie des migrations et des relations interethniques et du racisme. Il préside le Collège doctoral en sciences politiques et sociales dans la même université. Membre du Board of directors du Réseau européen de recherche IMISCOE. Il a été Président du Comité de recherche «Sociologie des Migrations » de l’Association internationale de sociologie jusqu’en 2014. Il a été professeur et chercheur invité à la Columbia University, New York University, Cornell University, University of Malmö (Suède), Sciences Po Paris, University of Warwick (Royaume Uni), University of Queensland (Australie), University of Kwazulu Natal (Durban, Afrique du sud), European University Institute (Florence, Italie), au collègue d’Europe (Natolin, Pologne), à la City University of New York, à l’Université de Genève et à l’Université de Warwick. Ses travaux relèvent de la sociologie politique. Ils portent sur les relations entre les arts, la culture, le sport, l’immigration et les minorités ethnicisées et racisées.
Mohamed Sghir Janjar (Maroc)
Docteur en anthropologie
Mohamed Sghir Janjar est directeur-adjoint de la Fondation du Roi Abdul-Aziz pour les études islamiques et les sciences humaines. Anthropologue, ses recherches ont port é sur les ph énom ènes socioculturels et les questions de l’éducation, de la recherche scientifique, la production intellectuelle et la circulation des savoirs au Maghreb. Il a été directeur de publication de nombreuses revues comme Études Maghrébines, Prologues et Al-Madrassa al-Maghribiya, ou la collection « Traductions » aux Éditions de la Fondation. Il a publié de nombreux travaux dont notamment : Mémoire du Maroc ; Le Maroc au XXe siècle ; Essai sur la formation de la mystique musulmane ; Du Maghreb et d’ailleurs ; La place des livres dans une société à faible littératie ; La transmission du religieux au Maghreb. Il participe à différentes instances nationales et étrangères comme le Conseil scientifique du séminaire « Dialogue méditerranéen sur le religieux » au Collège des Bernardins – Paris ou le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et la recherche scientifique.
Robert Wisdom (Etats-Unis)
Acteur
Acteur de genre Robert Wisdom joue les hommes de poigne, des deux côtés de la loi, dans des séries célèbres telles que «Sur écoute» (The Wire, HBO, 2003-08), «Prison Break» (Fox, 2005-09, 2017), «Supernatural» (The WB/CW, 2005-) et «L’Aliéniste» (The Alienist,TNT, 2018-). De parents jamaïcains, il est né sous le nom de Robert Ray Wisdom à Washington, D.C. le 14 septembre 1953. Il s’intéresse à la profession d’acteur en dernière année à la Columbia University, mais obtient un diplôme en économie et histoire en 1976. Il est banquier puis producteur à la National Public Radio. Pendant les années 1980, Wisdom a travaillé en tant que directeur artistique pour plusieurs initiatives culturelles avant de s’installer à Londres en tant que Directeur des Arts de la Scène à l’Institute for Contemporary Arts. Ce n’est que dans les années 90 qu’il commence à jouer, et fait ses débuts dans un épisode de la série policière «The Bill» (ITV 1984-2010).
Ali Benmakhlouf (France/Maroc)
Professeur à l’Université Mohammed VI Polytechnique, directeur du Center for African Studies
Ali Benmakhlouf est agrégé de philosophie. Il est actuellement professeur à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), directeur du Center for African Studies (UM6P), professeur émérite à l’Université de Paris Est Val de Marne, membre honoraire de l’Institut universitaire de France et membre titulaire de l’Académie nationale de pharmacie. Ses recherches portent sur l’éthique médicale, la philosophie de la logique et la philosophie arabe classique. Il est engagé actuellement dans les débats sur la bio éthique après avoir été membre puis Vice-président du Comité consultatif national d’éthique en France (CCNE, 2008-2016) et du Comité consultatif de déontologie et d’éthique (CCDE) de l’Institut de recherches (IRD) pour le développement qu’il a présidé de 2009 à 2013. Il est membre de la Société française de philosophie, de l’Institut international de philosophie, de la Société d’histoire de la pharmacie. Son dernier ouvrage a été publié en 2023 chez Albin Michel, L’humanité des autres.
Raja Ben Slama (Tunisie)
Professeure spécialiste de la civilisation arabe et psychanalyste
Raja Ben Slama est professeure des Universités (Université de la Manouba) et psychanalyste tunisienne. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages qui interrogent les mythes et les silences de la tradition arabo-islamique ainsi que les paradoxes des mutations modernes. Elle était rédactrice en chef de la revue électronique de pensée critique Alawan entre 2007 et 2020 et directrice générale de la Bibliothèque nationale de Tunisie entre 2015 et 2023, où elle a procédé à la numérisation et la mise en accès libre et gratuit d’une bonne part du patrimoine écrit tunisien. Raja Ben Slama est engagée dans la défense des droits de l’Homme et des valeurs démocratiques. Elle a ainsi participé à fonder le Manifeste des libertés (France) et l’Association culturelle tunisienne pour la défense de la laïcité. Elle est membre fondateur du comité de rédaction de la revue Transeuropéennes (éditée en France) et de celui de la revue IBLA (Institut des Belles Lettres Arabes) à Tunis.
Nadia Bouras (Pays-Bas/Maroc)
Historienne – auteure et professeure experte en migration et intégration des Marocains aux Pays-Bas
Dr Nadia Bouras est historienne, auteur de quatre livres, et experte de l’histoire de la migration marocaine. Elle a obtenu son doctorat en histoire à l’Université de Leiden, où elle est professeur d’histoire sociale et de migration. En 2012, elle a publié sa thèse de doctorat, Het Land van Herkomst, Perspectieven op verbondenheid met Marokko, 1960-2010, (Le pays d’origine : perspectives de l’attachement au Maroc, 1960-2010). Elle fait partie des quatre membres néerlandais d’origine marocaine du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME). Ses recherches portent principalement sur l’histoire du Maroc et l’histoire des migrations marocaines. À l’occasion du quarantième anniversaire de la convention qui a permis le recrutement en masse des ouvriers marocains pour l’industrie néerlandaise, Bouras a écrit (avec Annemarie Cottaar et Fatiha Laouikili) un ouvrage, «Marokkanen in Nederland: de pioniers vertellen» (Les Marocains aux Pays-Bas : les pionniers racontent, éd. Meulenhof 2009). Le livre traite de l’histoire de l’arrivée, l’installation, et l’intégration des marocains au sein de la société néerlandaise. Elle est aussi affiliée avec NIMAR, l’Institut néerlandais au Maroc, à Rabat.
Yasmine Chami (Maroc)
Historienne, anthropologue et romancière
Née à Casablanca, Yasmine Chami poursuit ses études supérieures au Lycée Louis le Grand à Paris, avant d’intégrer l’Ecole Normale Supérieure Ulm en philosophie. Elle est également agrégée de sciences sociales. Elle se tourne alors vers l’anthropologie et travaille sur les lignées de femmes migrantes, remontant les généalogies et les histoires de la France vers le Maroc. À la naissance de ses fils en 2001 à New York, elle décide de retourner vivre au Maroc où elle dirige la Villa des Arts de Casablanca avant de fonder et diriger pendant 10 ans une entreprise de production audiovisuelle qui propose des émissions sociales diffusées par la télévision marocaine. Elle y aborde entre autres les questions liées au patriarcat, l’éducation, la place des femmes, l’argent, la sexualité et la transmission religieuse, questionnant toujours le rapport entre normes et réalités. Depuis 2011, elle se consacre à l’enseignement. Tous ses romans sont publiés aux éditions Actes Sud.
Ilham Kadri (Belgique/Maroc)
Présidente directrice générale de Solvay
Directrice générale de Solvay, Ihlam Kadri est une citoyenne du monde, une scientifique, une femme d’affaires et une humaniste. Sa carrière internationale s’étend sur plus de trois décennies et sur quatre continents. Sous sa direction chez Solvay, et auparavant chez Diversey (Etats-Unis), elle a réalisé des transformations menant à des entreprises durables et rentables. Ses feuilles de route Solvay One Planet et Solvay One Dignity permettent d’atteindre la neutralité carbone avant 2050, de réduire les in égalités au travail et de faire de la diversité, de l’ équité et de l’inclusion un impératif. Mme Kadri a é t é d écorée de la Légion d’Honneur et a reçu un Golden Award pour la femme de l’année en 2019. Elle est docteur honoris causa de l’Université de Namur (Belgique) et de l’Université EWHA (Corée du Sud). Mme Kadri est membre du conseil d’administration de L’Oréal et d’AO Smith et préside le World Business Council for Sustainable Development. Ilham Kadri est titulaire d’un diplôme d’ingénieur chimiste et d’un doctorat en physique et chimie de l’Université de Strasbourg.
Yacouba Konaté (Côte d’Ivoire)
Professeur et auteur, Université Félix Houphouët-Boigny
Ancien étudiant de l’Université de Paris 1, Panthéon Sorbonne où il a soutenu ses deux thèses, Yacouba Konaté est professeur titulaire de Philosophie à l’Université Félix Houphouët-Boigny à Abidjan. Sa thèse d’Etat est intitulée Identités et non-identités africaines. Il est membre du Conseil scientifique de l’Académie des Sciences, de la culture et des arts d’Afrique et des diasporas, directeur de la Rotonde des arts contemporains à Abidjan et président d’honneur de l’Association internationale des critiques d’arts (AICA) qu’il a dirigées de 2008 et 2011, à Paris. Yacouba Konaté a été professeur Fulbright à l’Université de Stanford en Californie et professeur invit é à l’Université Laval au Québec, à Sciences Po (CERI), à l’École des Hautes études en sciences sociales à Paris. Premier Commissaire général de la Biennale de Dakar en 2006, de 2013 à 2021, il a été directeur général du Marché des arts du spectacle d’Abidjan. Il est l’auteur de plusieurs livres et articles sur la culture et la politique africaines. Son dernier ouvrage, Voilà pourquoi… Contes de Bamôrô Traoré de Kong, a été publié aux Editions Eburnie en 2019.
Fadila Mehal (France/Algérie)
Présidente fondatrice des Marianne de la diversité, vice-présidente de l’Institut Robert Schuman, Élue de Paris
Première directrice régionale issue de l’immigration du Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations, Fadela Mehal sera successivement directrice régionale dans le Nord-Pas de Calais, le Languedoc-Roussillon puis enfin directrice nationale de la culture et des médias. Conseillère ministérielle de Jean-Louis Borloo au Ministère de la cohésion sociale, elle est parmi d’autres à l’origine de la création de la Commission Images de la diversité (CNC-ACSE) qui entendait rendre « les écrans moins pâles », et en fut la Secrétaire générale pendant 10 ans. Après les émeutes des banlieues en 2005, elle fonde et préside l’association les « Marianne de la diversité ». Membre par deux fois du Conseil économique et social au sein de la section des affaires sociales, elle a été par ailleurs élue conseillère de Paris (18ème arrondissement) de 2014 à 2020. Elle a ainsi présidé pendant 4 ans à la prestigieuse Commission Culture, patrimoine, mémoire du Conseil de Paris. Mme Mehal est chevalier de la Légion d’Honneur et chevalier dans l’Ordre des Arts et des lettres. Elle a publié en 2015 aux Editions de l’Atelier, un ouvrage intitulé « MarianneS », qui dresse la fresque d’un siècle d’histoire des femmes et de la diversité dans la République Française.
Hassan Rachik (Maroc)
Anthropologue, Professeur à l’Université́ Polytechnique Mohammed VI, Rabat
Hassan Rachik est anthropologue, professeur à l’Université Polytechnique Mohamed VI à Rabat, à l’Université Hassan II à Casablanca (1982-2021), professeur visiteur dans des universités américaines, européennes et arabes. Il a consacré ses premières recherches de terrain à l’interprétation des rituels sacrificiels (1990, 1992) et à l’explication des mutations sociales en milieu rural (2000, 2019). Il a étudié les usages des idéologies nationalistes, amazighes et islamistes, les processus d’idéologisation de la religion et de la sécularisation (2003, 2006, 2016). S’inspirant de la sociologie de la connaissance, il a étudié les savoirs anthropologiques coloniaux et postcoloniaux (2012, 2021). Auteur de plusieurs ouvrages dont Sacré et sacrifice dans le Haut Atlas (1990) ; Le sultan des autres (1992) ; Comment rester nomade (2000) ; Symboliser la nation (2003) ; Le proche et le lointain - Un siècle d’anthropologie au Maroc (2012) ; L’esprit du terrain (2016) ; Eloge des identités molles (2016) ; Socio-anthropologie rurale (2019), Devenir anthropologue chez soi (2022) ; Le Maroc rural, Dictionnaire socio-anthropologique (2023).
Mohamed Tozy (Maroc)
Professeur à Sciences Po
Mohamed Tozy est professeur des universités en France après quarante ans d’enseignement et de recherche à l’Université é Hassan II de Casablanca. Actuellement, directeur délégué à la recherche à Science-Po Aix, il est aussi codirecteur du Centre méditerranéen de sociologie, de science politique et d’histoire (MESOPOLHIS) UMR 7064 - CNRS-AMU. Auteur de plusieurs ouvrages et de plusieurs dizaines d’articles dans des revues scientifiques nationales et internationales. Ses ouvrages les plus connus sont : Monarchie et Islam politique, Presses de la fondation de sciences politiques, Paris ; (2007), l’Islam au quotidien, Casablanca éd. Prologues avec M.El Ayadi et H.Rachik; (2015) l’Etat d’injustice au Maghreb, Karthala, avec B.Hibou, I.Bono et H.Meddeb. Mohamed Tozy est secrétaire général de l’Association Targa pour le développement. Il était membre de la Commission royale de révision de la constitution de 2011 et de la Commission spéciale pour le nouveau modèle de développement. Son dernier ouvrage publié avec Béatrice Hibou date de fin 2020, Tisser le temps politique au Maroc, imaginaire de l’Etat à l’âge néolibéral, Karthala, 660 pages.
Sponsors et partenaires

Producteur et organisateur du Festival
